1993/1999 - La sensualité de la peau sur la peau
L'éclosion du Polymère en tant que médium, acquis lors de mes pérégrinations aux États-Unis, fut une révélation exaltante, engendrant des voiles de polymère déployés sur la toile. Chaque image glisse harmonieusement sur une autre, abolissant les frontières entre passé, présent et futur, entre ici et ailleurs, jusqu'à ce que leur distinction ne soit plus qu'une illusion visuelle.
La peinture n'est plus enchaînée à sa forme traditionnelle ; elle se courbe gracieusement devant les caprices invisibles, s'abandonnant à une sorte de désinvolture feinte face aux contingences du monde. Le support, parfois, est inversé, le polycarbonate transparent devient alors le réceptacle, et la peinture, en perdant quelque peu de sa matérialité tactile, renforce son aspect haptique. Ce n'est plus seulement la peau de la peinture qui est explorée, mais une mise à distance photographique, glacée par la surface lisse du plastique transparent (évoquant peut-être les vitres dans les toiles de Francis Bacon) annonçant ainsi les photographies numériques à venir après l'aube du nouveau millénaire.